Nos randonnées et nos week-ends en 1988

Ascension : De falaises en valleuses

Jeudi 12 mai : Les Sauvages décidés et entreprenants arrivent vers 13h à Fauville-en-Caux, notre lieu de séjour. Une petite reconnaissance des alentours et nous lions connaissance avec les sentiers annexés par les agriculteurs. Et voici  une sortie de carte qui peut sembler fâcheuse ou amusante, c’est selon. Mais les anciens savent qu’on commence toujours ainsi un bon week-end « Randonnée Sauvage ». Il est piquant de constater que les habitants du lieu ne connaissent pas leur terroir. On rentre par Carouge et Sainte-Margueritte-sur-Fauville. Le soir, la table et l’accueil sont excellents, ce qui ne manquera pas d’en mettre plus d’un en verve.


Samedi 14 mai :   Le week-end est de type plein soleil. Départ de Toussaint en direction de Cauzeville puis passage par la « queue » de Fécamp. La rivière Valmont offre à la vue quelques étangs. Des Watts à Halleville : des orties ! Sieste caillouteuse sur une plage sauvage, le temps  de découvrir le topoguide : il est impossible de suivre la falaise entre le Val-de-la-Mer et le Val Assou. C’est naturellement par là qu’on va, sinon où est le plaisir ? Le Val à Souris nous donne un joli bois et Calleville nous permet de reposer nos genoux enflammés dans un bistro. Retour à Toussaint.

Vendredi 13 mai : Rendez-vous à l’église du Tilleul. Le GR21 va gentiment nous mener dans la campagne normande et nous déverser dans la charmante valleuse d’Antifer. Par le chemin des douaniers et le terrain de golf, nous gagnons la plage d’Etretat. Après le pique-nique, c’est un groupe très homogène qui atteint, par les escaliers, la chapelle Notre-Dame de la Garde. Cormorans, goélands et mouettes ponctuent notre itinéraire. Bordeaux-Saint-Clair est bien défendue par ses orties et ses clôtures.


Dimanche 15 mai :  Déjà dimanche et le départ ! En prime on s’offre une nouvelle balade vers la mer. Sassetot-le-Mauconduit donne lieu aux interprétations les plus diverses. Le chemin aussi, car après le Fond-du-Hêtre, nous voilà partis trop loin dans le Fond-Saint-Pierre. Descente épique sur les Grandes Dalles. Dans la montée on trouve quelques orchidées et les Petites Dalles sont notre dernier regard sur la Manche et ses falaises.

Le temps merveilleux nous a permis de parcourir à pied 72km normands !

Libres en Vanoise

Plutôt que de conter méthodiquement notre grande randonnée, voici quelques faits saillants et anecdotes.

Avant la Vanoise, il y eu d’abord l’étape de Bourg-en-Bresse : accueil belgo-breton chaleureux d’une part et exploitation des touristes dans les cafés d’autre part. Il suffit de dire qu’un verre de rouge se paye 5 francs français ou 12 francs français selon qu’on le déguste sur le « zinc » ou en terrasse.

Au refuge du Prariond, nous nous sentons si peu fatigués que beaucoup d’entre nous feront encore un tour jusqu’aux sources de l’Isère.

Le deuxième jour, c’est déjà l’aventure. Une randonnée à travers la montagne sans balises, avec deux points de repères : un au départ, l’autre à l’arrivée. Voilà pourquoi nous arrivons à 15h au col de l’Iseran, où nous devions, en principe, pique-niquer. Dans la descente vers le vallon de la Lenta se succèdent chutes d’eau et ponts de neige : superbe.

Après le cinquième jour, le ruisseau de Bonne Nuit, remonté le jour, n’a plus de secret pour nous. À 2350m, on rencontre des randonneurs frigorifiés. Nous dégotons un coin pas trop battu des vents où vient bien vite s’agglutiner un essaim de marcheurs de toutes origines. Accueil tout en couleur au refuge du Plan Sec.

 

Plan d’Aval, Plan d’Amont, deux beaux lacs au menu du sixième jour. Un brouillard épisodique nous fait prendre un troupeau de chèvres pour des bouquetins ! Au col du Barbier, nous établissons un contact avec une famille sympa qui nous suivra ou nous devancera pendant deux jours. Rencontre aussi d’un berger qui accompagne une fraction de ses 1.400 moutons. 

Le troisième jour : Bonneval-sur-Arc est un refuge tout nouveau, tout frais, mais nous mangeons à l’hôtel. L’après-midi, le parcours sur GR procure deux avantages : pouvoir mettre à refroidir nos gourdes sous la glace et pouvoir marcher sur un balcon prestigieux.

 

Le quatrième jour, nous marchons de Fesse en Fesse, de celle d’En-Haut à celle du Milieu.

Nous passons le dimanche le col de Chavière à 2796m, point culminant de notre randonnée. Au refuge du Péclet-Polset, il faut attendre 14h pour s’inscrire. Et 17h pour accéder aux dortoirs. Nous en profitons pour monter au glacier de Gebroulaz en passant par le lac Blanc.

 

Pralognan que nous atteignons le lundi est une merveille enchâssé dans la montagne. Nous y trouvons d’excellentes glaces en plus d’un hôtel avec pelouse et transats.

 

De Pralognan au col de la Vanoise, le chemin confirme bien qu’il est un boulevard de randonneurs. Et pourtant, ça monte bien. On passe le lac des Vaches par 400m presque à gué. Descente très dure vers le refuge d’Entre-Deux-Eaux aux installations sanitaires sommaires, mais à la nourriture excellente.

 


Pour la dernière journée, nous nous sommes offert une marche de plusieurs kilomètres dans la combe froide et enneigée de la Leisse, un lac de banquise. Le col du même nom est tout aussi bien défendu par la neige. Une longue descente vers Val Claret et ses téléskis et le lac de Tignes.

 

 

Le podomètre nous annonce 171km de splendeurs montagnardes dans la bonne humeur et la grande forme.