Il est des marcheurs pour qui l'aventure ne commence jamais trop tôt! Ce fut le cas, pour Christine dont la voiture rend l'âme à proximité du Val d'Ajol, et pour ses 3 passagers. Un dépanneur, constate la gravité du cas et charge la dite voiture sur la plate-forme de son camion. Les paysans saluent leur passage et les Sauvages y prennent plaisir jusqu'au moment où ils se rendent compte que c'est le dépanneur qu'on salue! Christine accompagnera sa voiture en Belgique, tandis que les 3 autres louent une voiture à Epinal pour rejoindre au « Chamois », l'hôtel de « La Correrie » où les autres Sauvages les attendent.
Le dimanche : L'itinéraire, par Roequerand, prend de la hauteur dans la forêt de plus en plus sauvage du Replat. Au col de la Verne (1.517M), on décide de passer par le difficile Golet des Agneaux. En plein soleil, on gravit le mont Margériaz dénudé (1.845M). Il y a une cheminée à descendre, quasi-vertical. En sortant, on se trouve au-dessus d'une vertigineuse paroi verticale équipée en échelles et câbles. Simone, aidée d’Yves et d’Akram crie sa peur à la montagne. Vient ensuite une descente dans une caillasse infâme. On prend ensuite la direction de La Magne (1.086 M) où nous retrouvons Christine. Accueil très sympa au « Noyer » pour un barbecue savoureux.
Le lundi : On grimpe très fort, par la forêt, jusqu'au foyer de ski de fond. Nous dénichons à 1.400M d'altitude un très beau lieu de pique-nique sous un arbre accueillant. Le col de Ia Cochette (1.317M) est très mal balisé. C'est un ancien torrent asséché qui nous sert de chemin à la descente. Christine en perd la carte. Peu avant Montagny, nous sortons de la forêt. À la fruitière d'Arith, nous logeons dans 2 dortoirs. Le soir, quelques-uns iront prendre un verre au bar de Montagny.
Depuis hier, Christine conduit chaque jour nos bagages au logement suivant et se fait rapatrier par le logeur.
Le mercredi : À nouveau on grimpe dans les bois et on y rencontre même un Robin des Bois plus vrai que nature, avec arc et flèches. Après le passage au goulet de Doucy (1.329M), on s'égare sur une mauvaise orbite. Le long de la petite route qui nous mène à l'Albatros de Jarsy (850M), les petits villages ne manquent pas (le Cul-du-Bois, la Chapelle, Doucy-Dessous et Belleville). Toute l'après-midi, le mont Trelod nous surveille du haut de ses 2.181M. Nous dormons en dortoirs après avoir récupéré Christine momentanément disparue de la circulation. Nous dégustons une polenta au bacon et la gnôle de la patronne.
Le mardi : Nous commençons par traverser Arith. Peu avant le torrent Cheran, nous rencontrons, près de la grotte de Prérouge des spéléologues en herbe. On monte et on se retrouve à Glapigny avant d'arriver aux gorges du pont du Diable où nous piqueniquons et faisons la sieste. Saint-Martin et Noiray sont franchis dans la torpeur! Vient alors un itinéraire forestier très boueux. On arrive ainsi au lieu-dit Les Scieries. Puis on remonte vers le gîte du Roc des Bœufs à Mont-Devant (1.000M). Au gîte, nous mangeons notre meilleur repas de toute la randonnée en plein air, au milieu d'un cirque de montagnes.
Le jeudi : On grimpe de l'autre côté du mont Trelod et de sa dent de Pleuven par le village de Précherel. Nous passons par le col de Chérel (1.495M) et le Plan de France (1.535M). Après le pique-nique en forêt, on entreprend la traversée d'un paysage pierreux qui mène au chalet de Bouverdan et, par 8 lacets sévères, au col d'Orgeval. Le chalet d'Orgeval lui, se blottit plus bas, à 1.600M. Nous y logerons sur des matelas pourvus de couvertures ce qui, pour Simone, semble représenter le « nec plus ultra ». Au menu du soir, il y a notamment des pâtes gratinées et une salade variée.
Le vendredi :On descend par l'alpage, d'abord par un chemin très pentu, ensuite le long du nant d'Orgeval vers le nant Fourchu. On quitte la vallée à Rière-Bellevaux pour suivre un chemin très agréable jusqu'à un lieu Très Roche (C'est son nom) où on pique-nique. On rentre très vite à Jarsy où chacun vaque à ses occupations. Le soir, après la tartiflette et la coupe de glace aux fruits de la forêt, on a droit, une fois encore à la gnôle !
Le samedi : Jeu de piste pour nous rendre à l'École (nom d'un village). Ce sont quelques amis qui ont placé ou dessiné des flèches pourvues de l'abréviation R.S. C’est marrant ! De l'École commence la longue ascension dans le bois de la Fullie. Au passage, on salue Saint-Bernard en sa chapelle avant de progresser jusqu'au col de la Cochette (1.694M) qu'Akram a bien failli nous faire éviter. On y pique-nique sous le mont Colombier (2.045M). Une longue balade forestière sous les rochers de la Bade nous ramène à l'ancienne chartreuse d'Aillon et à La Correrie.
Après une bonne nuit, chacun s'en va, pourvu de son viatique.
7 novembre : De la ferme Libert, nous nous hissons à 525,50m. Le pas Bayard franchi sur caillebotis, nous arrivons aux chênes Frédéricq. L’escarpement de Beaulou et la fagne Polleur suscitent toujours le même émerveillement. Après un parcours le long de la Vecquée en égrenant les bornes Belgique-Prusse, nous atteignons la croix des Fiancés. Le ru de Herbofaye et celui de la Polleur traversés, nous arrivons à la cabane du Négus. Nous descendons vers le Trôs Marets et nous regagnons la ferme Libert.
8 novembre : La balade du dimanche part de l’église de Xhoffraix. C’est par d’étroits sentiers champêtres que nous nous échappons. Descente sur le ruisseau du Pouhon, avant de franchir le Bayehon. Par des coupe-feux humides nous arrivons au Centre Nature, puis au Signal de Botrange où nous pique-niquons. Petit parcours dans la fagne Wallonne, puis par les rus de Ghaster et des Tailles nous retrouvons le tumultueux Bayehon. C’est par le ru du Pouhon que l’on retrouve notre point de départ.
Beaucoup prolongent la bonne entente de ces deux jours de week-end par un dernier verre aux Vallons, où quelques-uns décident de s’y restaurer.